
Comment la naturopathie est entrée dans ma vie
Publié le 08/08/2025 à 16h02 et mis à jour le 09/08/2025 à 11h20
On dit toujours « il n’y a pas de hasard ». C’est le cas de mon expérience personnelle, et de la naturopathie qui n’est vraiment pas arrivée dans ma vie par hasard. Un choc émotionnel + une maladie intestinale plus tard, me voilà en mode « reconversion professionnelle » pour devenir naturopathe et réflexologue.
Je vous raconte pourquoi et comment la naturo est entrée dans ma vie, et comment je suis devenue celle que je suis aujourd’hui 😌
Comment tout a commencé
Le 11 avril 2018 le diagnostic fatal est tombé pour ma maman.
« C’est un cancer de l’estomac et du péritoine, c’est incurable Madame Senkowski.
Il vous reste entre 3 mois et 9 mois à vivre au mieux »
C’est à peu près en ces termes que l’oncologue de ma maman s’est exprimé.
Bien sûr je n’y étais pas, mais je n’ai pas eu droit à la version édulcorée au retour de l’hôpital.
Et c’est tant mieux car de toute façon, j’ai toujours détesté que l’on me mente…Alors j’ai accepté le débrief qui était d’une violence extrême.
Comme l’impression d’avoir appuyé sur un bouton qui m’amenait dans un cauchemar qui n’avait pas de fin immédiate. Il en avait bien une mais quand ?
Deux solutions s’offraient à moi : soit je m’apitoyais sur mon sort, soit je décidais de me mettre en mode « bulldozer » pour affronter ces futurs mois.
Avec un tempérament comme le mien et un enfant de 2 ans sur les bras, impossible de choisir la première option, j’ai donc choisi la deuxième.
J’ai décidé d’accompagner ma maman dans la maladie, surtout quand elle est passée en soins palliatifs.
Son ultime souhait : rester se faire soigner à la maison et mourir parmi ses fleurs.
Cet accompagnement n’est pas donné à tout le monde, mais on a pris la décision de le faire avec mon papa. C’est ce qu’on appelle le rôle d’aidant : accompagner une personne malade.
Avec mon papa on se relayait à son chevet, même si ma mission n’était pas d’une grande utilité mais elle avait tout son sens : je lui lavais ses cheveux, lui faisais ses ongles, l’épilais, je lui achetais des vêtements pour qu’elle soit présentable devant les personnes qui venaient la voir…C’était ce qui l’importait le plus, elle a toujours été coquette (quelque chose qu’elle m’a transmis). A aucun moment je ne l’ai entendu parler de douleur.
Je m’étais donc investie à 100% dans cet accompagnement dont je ne connaissais pas à l’époque : celui d’aidant.
Ce rôle je l’ai endossé environ pendant deux mois. Deux mois de montagnes russes qui ne m’ont pas laissée indemne…
La traversée du désert
Suite à son décès, j’ai commencé une petite traversée du désert.
J’étais épuisée. Moralement, physiquement. On ne sort pas intact de ce genre d’expérience.
Et un deuil, c’est long. On ne sait vraiment jamais comment on va sortir de ce moment.
En plus cette année-là, le cancer avait pris deux autres membres de ma famille, 2 frères de ma maman qui étaient plus jeunes qu’elle. Et pourtant elle n’avait que 62 ans… C’était littéralement l’hécatombe en 2018, la mort a rodé autour de notre famille toute l’année…Moi qui adore les films d’horreur et les ambiances à la Tim Burton, j’ai été servie, je n’en demandais pas tant.
Le choc émotionnel et les troubles physiques
Suite à cela, plus les mois passaient, plus j’ai commencé à développer des soucis digestifs et surtout, j’enchainais les rhinopharyngites.
Je mettais ça sur le compte de la clim’ au bureau et de la fatigue. Puis j’ai décidé de consulter un médecin acupuncteur que l’on m’avait conseillée (j’avais fréquenté de trop près la médecine traditionnelle pendant plusieurs mois, j’avais besoin d’autre chose…)
Après avoir passé quelques tests et reçu quelques aiguilles un peu partout (j’adore mais ça peut faire un peu mal pour ceux qui ont déjà testés !), le diagnostic était tombé (encore un mais moins grave hein) « madame vous avez une dysbiose intestinale (ou une colopathie fonctionnelle ou un syndrome de l’intestin irritable, au choix pour l’appellation). Vous devez arrêter le gluten, le lactose et très certainement le fructose ».
WTF. Je venais de dévorer une demie-baguette bien industrielle comme il se doit d’une très grande chaine de boulangerie dans la voiture juste avant le rendez-vous.
Il m’a bien sur expliqué que ce genre de choses survenait très souvent après un choc émotionnel (tiens tiens, les intestins notre deuxième cerveau, mon cerveau sur lequel j’ai tiré des mois et des mois tellement je cogitais jour et nuit…)
J’ai appris également que les rhinos à répétition viennent du fait que les intestins deviennent poreux et par conséquent libèrent de mauvaises bactéries dans le sang et créent une inflammation.
L’expression « tomber des nues » a pris tout son sens ce jour-là.
Un « nouveau départ »
Ma nouvelle vie a démarré à partir de ce diagnostic, comment changer d’alimentation suite à cela, j’étais en panique ! Mais pas le choix, il fallait que je réagisse, je ne pouvais pas rester dans cet état-là.
Bref, après de longs moins d’errance alimentaire et de nombreuses heures passées en magasin bio, j’ai réussi à trouver une alimentation équilibrée. Il a fallu beaucoup de temps pour me mettre au diapason, et surtout réapprendre à cuisiner autrement (par chance j’ai toujours aimé cuisiner, quelque chose transmis par ma maman aussi bien sûr). J’ai commencé à m’intéresser aux plantes, aux huiles essentielles, à la cuisine…sans jamais avoir entendu parler de naturopathie.
Je suis très spirituelle et j’aime beaucoup le sujet de l’ésotérisme, cela m’arrive de consulter des voyants (quand j’ai besoin de faire des points sur ma vie),😂
Chacun ses positions sur ce sujet, et je ne forcerais jamais personne à croire en ces pratiques. Moi j’y crois énormément (je dirais même que cela fait partie intégrante de ma vie).
Ce voyant que je consulte depuis des années m’a annoncée de but en blanc « tu vas être naturopathe ».
« Naturo quoi? » ai-je rétorqué d’un air circonspect. 😳
J’ai fait des études de Lettres donc je connais un peu l’étymologie des mots mais honnêtement je n’en avais jamais entendu parler de ce terme auparavant !
Je lui ai aussitôt répondu que je voulais être diététicienne et que je ne savais pas du tout en quoi consistait la naturo (j’en avais parlé avec ma maman aussi car une diététicienne venait la voir au début de la maladie pour lui dire ce qu’elle pouvait manger…Donc l’idée d’une reconversion pro autour de la diététique m’avait traversée l’esprit).
Bref, quelques rêves plus tard et beaucoup de réflexion sur ce sujet (ça fuse énormément là haut…), j’ai commencé à m’intéresser fortement à la chose. J’ai donc découvert que l’alimentation était un des piliers les plus importants de ce domaine. Les plantes, les huiles essentielles, les massages… Je me suis dit mais tout est réuni et complet pour pouvoir retrouver un équilibre grâce au combiné de toutes ces pratiques. Ca a été une sorte de révélation !
Avec ma maladie intestinale j’avais déjà bien travaillé sur l’alimentation, le reste me paraissait logique.
J’ai démarré ma formation en 2021.
J’ai décidé de conserver mon travail à temps plein, et suivre une formation à mêlant distanciel et présentiel.
Je peux dire aujourd’hui que c’était sport comme organisation (avec un enfant en bas âge en plus), mais j’ai réussi à tenir le rythme, j’ai terminé ma formation en 2023 avec une soutenance de mémoire sur la thématique des maladies intestinales justement.
Et aujourd’hui ?
Il y a une Caroline avant et une Caroline après c’est certain.
J’aime beaucoup celle que je suis aujourd’hui, car j’ai enfin le sentiment d’être à ma place 😌
Si tout cela ne m’était pas arrivée, est-ce que j’en serais là ? Est-ce que j’aurais fait le même cheminement ? Je n’en suis pas certaine. Je suis tellement heureuse de pouvoir accompagner les autres à « se sentir mieux » grâce à ma propre expérience.
Expérience pas très heureuse, mais dans laquelle j’ai su puiser cette force que l’on appelle communément la résilience.
Et quoi de plus logique que de me spécialiser dans ce fameux microbiote qui m’a fait tant souffrir…
Bref, les planètes se sont alignées 😌
Aujourd’hui j’ai encore plein de projets en tête, j’aimerais me lancer dans l’accompagnement du deuil, intervenir en soins palliatifs…(ce fameux cerveau qui ne s’arrête jamais hein 😏)
En tout cas, quand on traverse des tempêtes émotionnelles, c’est difficile de s’imaginer que le soleil va revenir un jour. C’est même impossible à imaginer au début.
Mais il finit toujours par revenir, même si ça prend du temps. Il n’y a pas de temporalité là-dessus, chacun évolue à son rythme.
Je sais que de là où elle se trouve, ma maman m’a guidée sur ce chemin, je ne l’a remercierais jamais assez ✨🩶